Lettre à une Gardienne épuisée

Toi, la gardienne.

Celle qui veille, qui soutient, qui tient la maison, les autres, les silences, les tempêtes.

Toi qui sais entendre ce qui n'est pas dit, deviner les besoins avant qu'on les formule, porter les blessures des autres comme si c'étaient les tiennes.

Toi qu’on vient chercher quand tout s’écroule. Toi qu’on oublie quand tout va bien. Tu es cette présence qu’on croit inépuisable.. Et pourtant, tu es épuisée.

Pas seulement fatiguée de ton corps, non…

Fatiguée de l’âme.

Fatiguée de toujours devoir être forte.

Fatiguée de ne pas avoir, toi aussi, un endroit où poser ta tête, ton cœur, tes larmes.

Je sais. Tu t’es habituée à ne pas demander.

Tu t’es conditionnée à “tenir bon”.

Tu as appris à survivre, à t’oublier, à croire que ton amour devait toujours passer avant toi.

Mais aujourd’hui, je viens te dire autre chose.

Tu as le droit de poser le fardeau.

Tu as le droit de ne plus être celle qui porte tout.

Tu as le droit de dire “j’en peux plus”.

Tu as le droit de te choisir.

Parce que ta lumière mérite d’être nourrie.

Pas seulement pour éclairer les autres, mais pour te réchauffer, toi.

Parce que tu es plus qu’un rôle.

Plus qu’un pilier.

Tu es une femme.

Une âme.

Une chamane peut-être, une mystique, une humaine.

Et tu as le droit de ne plus vouloir sauver le monde aujourd’hui.

Reviens à toi. Reviens à ta terre. Reviens à ton souffle. Laisse les masques tomber. Et retrouve celle que tu es sans devoir. Sans poids. Sans rôle.

Tu es aimée. Même quand tu ne fais rien. Tu es digne. Même quand tu es fragile. Tu es sacrée. Même quand tu n’en peux plus.

Et moi, je t’honore.

Toi, la gardienne fatiguée, qui ose enfin redevenir femme.

Lettre à une gardienne épuisée

Ces phases de fatigue profonde ne sont pas des faiblesses.

Elles sont des appels.

Des appels de ton âme qui te dit :

« Ce rôle n’est plus à porter seule.

Cette manière de donner ne te nourrit plus. »

Tu arrives à un tournant.

Celui où l’ancienne façon d’aimer, de protéger, de tenir, ne fonctionne plus.

Tu es invitée à te libérer de la posture de sauveuse,

à redéfinir ton rôle, à te replacer au centre de ta vie.

Ce n’est pas la fin de ta force.

C’est le début de ta vraie puissance.

Celle qui naît quand tu te choisis, non par égoïsme, mais par amour.