En suite de mon dernier post sur les 7 péchés capitaux, voyons ici quelques correspondances religieuses de ces péchés avec des "démons"...J'introduis par ce partage quelque chose qui m'est demandé depuis très longtemps à savoir "la réhabilitation des "démons".. [tu remarqueras que je mets le mot démon entre parenthèses...]
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Prenons par exemple Belzébuth - le « Seigneur des Mouches » qui est associé au péché de Gourmandise.
Savais tu que Belzébuth était une divinité cananéenne vénérée par les Philistins sous le nom de Baal-Zebub qui signifie « Seigneur des Mouches » en hébreu ?
Il était adoré dans la ville de Ekron, où il était invoqué pour éloigner les maladies et guérir les malades. Certains pensent que son nom a été déformé par les scribes hébreux pour le discréditer.
Transformation en Démon dans la Bible
Dans l’Ancien Testament, Belzébuth est mentionné dans le Deuxième Livre des Rois comme une idole païenne interdite par le dieu d’Israël.
Dans le Nouveau Testament, les pharisiens accusent Jésus d’expulser les démons par le pouvoir de Belzébuth, ce qui le lie directement au monde démoniaque.
C’est ainsi qu’il devient un prince des démons dans la tradition chrétienne.
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Belzébuth dans la Démonologie Médiévale
Au Moyen Âge, Belzébuth prend une place centrale dans les textes démonologiques :
Il est considéré comme l’un des trois démons les plus puissants aux côtés de Lucifer et Satan.
Certains textes le décrivent comme le « Seigneur des Enfers », presque équivalent à Satan.
Dans les textes de sorcellerie, on dit qu’il inspire l’hérésie et la rébellion contre Dieu.
L’Inquisition l’accuse d’être le démon derrière les possessions diaboliques.
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Son passage de divinité bienveillante à démon maléfique est une construction religieuse et politique.
Voici pourquoi et comment ce changement a eu lieu:
Dans les cultures antiques, les dieux des peuples ennemis étaient souvent démonisés par les traditions adverses.
Baal-Zebub, vénéré à Ekron, était considéré comme un dieu protecteur capable de chasser les maladies et d’apporter la prospérité.
Les scribes hébreux, qui prônaient un culte monothéiste autour de Yahvé, ont transformé son nom en "Baal-Zebub" (Seigneur des Mouches) pour le ridiculiser.
Les mouches sont souvent associées à la putréfaction et la mort, ce qui a permis de le lier symboliquement à la corruption et au mal.
Dans 2 Rois 1:2-3, le roi d’Israël Achazia tombe malade et envoie ses serviteurs consulter Baal-Zebub pour savoir s’il guérira.
Le prophète Élie intervient et annonce que Yahvé condamne cette pratique, affirmant que seul Dieu a ce pouvoir.
C’est ainsi que Baal-Zebub est présenté comme une fausse divinité, et par extension, comme un adversaire de Yahvé.
Dans le Nouveau Testament, on retrouve cette diabolisation :
Les pharisiens accusent Jésus d’expulser les démons grâce à Belzébuth, le prince des démons (Matthieu 12:24, Luc 11:15).
Cela ancre définitivement Belzébuth dans le rôle d’un chef démoniaque.
Au fil du temps, la théologie chrétienne développe une hiérarchie infernale où Belzébuth devient l’un des plus puissants démons, parfois même présenté comme le bras droit de Satan.
Des théologiens comme Saint Thomas d’Aquin et Peter Binsfeld lui attribuent la gourmandise et la possession démoniaque, ce qui renforce son image négative.
Pourquoi ? Parce que l’Église médiévale voulait éloigner les fidèles des anciennes traditions païennes en les associant au diable.
Si on regarde cela avec recul, on peut voir que Belzébuth n’était pas mauvais, mais qu’il a été déformé par l’histoire et la religion dominante.
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Les civilisations anciennes n’avaient pas la notion absolue de "Bien" et "Mal" comme dans le christianisme. Un dieu pouvait être à la fois destructeur et guérisseur.
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Belzébuth, à l’origine un protecteur, a été transformé en démon parce que son culte était concurrent de Yahvé.
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Belzébuth nous montre comment les croyances évoluent en fonction des époques et des intérêts religieux. Plutôt que de le voir comme un "démon", il est intéressant de le replacer dans son contexte..
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On nous a toujours dit que les "démons" étaient des entités maléfiques, des ennemis de la lumière, des forces à fuir ou à combattre…
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Ces figures diabolisées étaient en réalité des divinités, des esprits guérisseurs ou des guides de transformation avant d’être réécrites par les dogmes religieux ...Pour démoniser les anciennes croyances et imposer un contrôle spirituel.
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Démoniser ces figures a permis d’étouffer les anciennes traditions, les sagesses païennes et les initiations spirituelles profondes.
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Si Béelzébuth a été transformé en "prince des enfers", c'est parce qu'il incarnait une puissance que certains voulaient écraser. Mais derrière cette image sombre, il y a un enseignement profond.
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L’histoire de sa diabolisation nous enseigne que tout ce qui remet en question un pouvoir établi peut être faussement perçu comme "dangereux".
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"Réhabiliter Béelzébuth", c’est sortir de la manipulation spirituelle et retrouver notre discernement.
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Pourquoi de nombreuses entités ont-elles été diabolisées
Éradiquer les anciennes croyances – Avec l’essor du christianisme, il fallait supplanter les divinités païennes en les assimilant à des forces du mal.
Contrôler la spiritualité – En rejetant ces forces, l’Église imposait une vision unique du bien et du mal, condamnant la souveraineté individuelle.
Étouffer la puissance féminine et le savoir occulte – De nombreuses divinités associées à la sagesse, à l’amour libre ou à la connaissance ont été transformées en "démons" pour dissuader toute quête de pouvoir intérieur (Lilith - Ishtar - Hécate...).

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Plutôt que de voir ces figures comme maléfiques, nous pouvons les réhabiliter comme des archétypes puissants, porteurs d’enseignements et de force intérieure.
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Les sept démons des sept péchés capitaux ne sont pas de simples créatures maléfiques créées par la religion, mais le produit d’un long processus de transformation d’anciennes divinités, esprits et concepts en figures démoniaques. Leur diabolisation servait des objectifs de pouvoir, de contrôle et d’hégémonie religieuse, façonnant ainsi la vision chrétienne du bien et du mal que nous connaissons aujourd’hui.
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La connaissance nous délivre.
La connaissance dissout la manipulation.
La connaissance nous délivre de la peur.
La connaissance nous permet de reprendre notre pouvoir et de ne plus être des "moutons" soumis à des dogmes qui nous enferment.
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