Les émotions non digérées par nos ancêtres, celles qui n’ont pas pu s’exprimer et se libérer de leur vivant, sont emprisonnées dans une bulle psychique qu’on appelle une crypte.. . Comment s'est formée la "crypte" ? : un ancêtre a vécu un événement traumatique dont il ne peut ou ne veut pas parler, soit parce qu’il ne s’y autorise pas, soit parce que l’entourage ne veut pas ou ne peut pas l’entendre. . La génération qui suit le capte inconsciement par des détails :des silences lors de moments inattendus, un regard qui se détourne, un lapsus, une attitude physique qui change...cela peut aussi être le contraire comme des "trop dits" qui agissent comme des écrans de fumée : ces histoires drôles que l'on ressort à chaque réunion familiale sur cette tante un peu volage, l'éloge d'un ancêtre dont le récit de plus en plus devient héroique et sublimé, ou ces mots durs "tu es bien comme untel" suivis de lourds silences.. . Les personnes porteuses de ces traumas, mémoires, vont bien malgré elles, transmettre des messages.. . En général, La génération qui suit a des clés biographiques qui se lient à ces messages véhiculés. Par exemple : « elle est comme cela parce que son fils est décédé très jeune » ; « parce que son fiancé l’a abandonnée le jour de son mariage », etc. . Les enfants sont plus ou moins en capacité de faire le lien. Ensuite et bien souvent, tout cela va s'oublier dans le temps et ces traumas, non dits s'enferment dans la crypte. . L'emotion est coincée , non exprimée et va hanter les descendants... . C’est à Nicolas Abraham et Maria Török, deux psychanalystes hongrois, que l’on doit ces notions-clés de la psychothérapie contemporaine :
- Le secret de famille, transmis d’une génération à l’autre ( théorie du fantôme) - L’enterrement d’un vécu inavouable (la crypte) - "ils (les fantômes) ne sont pas les trépassés qui viennent hanter, mais les lacunes laissées en nous par le secret des autres » . Dolto leur disait : « C’est de votre fait et non de votre faute. » - « Tout enfant a besoin de vérité pour se construire », "Si l’on accepte d’entendre ce que l’inconscient a à nous dire, alors, les symptômes n’ont plus de raison d’être." . .
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