Lettre à celles qui n’ont pas été aimées par leur mère

Cette lettre est pour toi.

Toi qui ne ressens rien quand on parle de la fête des mères.

Ou peut-être une boule dans le ventre.

Une larme qui ne sort pas.

Un manque que rien ne comble...

Toi qui n’as pas connu la chaleur d’un câlin. Toi à qui on n’a jamais dit "je t’aime", ou alors trop tard. Toi qu’on n’a pas regardée avec fierté, tendresse, émerveillement. Toi qu’on a parfois rejetée, dévalorisée, oubliée....

Cette lettre est pour ton cœur d’enfant, encore là, silencieux…

Pour cette petite fille qui aurait tout donné pour être prise dans les bras, juste une fois.

Pour celle qui s’est longtemps crue "pas assez bien", "pas aimable", "de trop".

Pour celle qui a porté seule le poids du silence et de l’absence.

Je veux te dire : "Tu n’as rien fait de mal. Tu n’étais pas trop. Tu n’étais pas pas assez. Tu étais un enfant. Tu avais juste besoin d’amour.."

Ce n’est pas toi qui étais incapable d’être aimée. C’est elle qui n’a pas su aimer.

Peut-être parce qu’elle-même n’a jamais reçu cet amour.

Peut-être parce qu’elle portait des mémoires, des blessures, des chaînes invisibles.

Mais ça ne justifie pas.

Et ça ne t’enlève pas le droit de ressentir ce manque. Cette colère. Ce chagrin...

Alors aujourd’hui, je te tends les bras.

Et je dépose sur ton cœur les mots qu’on ne t’a pas dits : "Tu es précieuse. Tu es digne d’amour. Tu mérites d’être honorée. Pas seulement pour ce que tu fais, mais pour qui tu es."

Je te vois.Je t’entends.

Et je te serre dans une étreinte symbolique, celle qu’on t’a refusée.

Celle que ton âme attendait peut être..

Lettre à celles qui n’ont pas été aimées par leur mère

Mais laisse-moi te dire aussi ceci…

Moi aussi, j’ai connu ce vide. Ce rejet, même adulte.

Ces bras qui ne se sont jamais ouverts.

Un jour, j’ai dû me protéger. J’ai coupé les ponts.

Je me suis reconstruite en tissant un lien puissant avec Mère Terre…Et j’ai appris, pas à pas, à devenir cette mère pour moi-même...Présente. Douce. Sécure.

Puis la vie a frappé à nouveau. Le décès de mon père a rouvert des chemins inattendus. Ma mère a été là. Et j’ai commencé à la voir autrement…

Non plus avec les yeux de la petite fille blessée, mais de femme à femme.

Et j’ai vu…Une femme blessée, elle aussi. Pas parfaite, pas réparée.

Mais humaine. Alors doucement, nous avons renoué.

Peut-être que ce ne sera jamais une histoire d’amour comme dans les contes.

Mais c’est devenu une histoire vraie.

Et toi aussi, tu peux te réécrire. À ton rythme. À ta façon.

Tu peux t’aimer, te materner, te choisir.

Et si un jour le lien peut renaître… ce sera toi qui en auras ouvert la porte, depuis ton propre cœur guéri.

LES CONSTELLATIONS POUR SE PACIFIER